Au nom de Dieu Le Clément et le Miséricordieux
Plaidoyer pour un Monarque
Farouk 1er Roi d’Egypte
Je voudrais commencer mon exposé en citant un verset du Coran pour ensuite poser des questions, et je laisserai au lecteur le soin d’y répondre. Le choix que je fais de citer le Coran comme référence est dicté par le fait que l’Egypte est un pays majoritairement musulman, , que le roi Farouk était lui aussi musulman, sans oublier que « les officiers libres » auteurs du coup d’état du 23 juillet 1952, étaient tous musulmans et qu’ils ont manifesté à un moment ou un autre leur appartenance à cette religion musulmane qui était sensé régir leurs actes et leur conduite.
« Dis : ô mon Dieu, Possesseur du Pouvoir, tu l’accordes à qui tu veux et tu le ravi à qui tu veux ; tu élèves qui tu veux et tu humilies qui tu veux, tout le Bien est entre tes mains car tu es Omnipotent ; » verset26- sourate 3
Tous les protagonistes de cet épisode connaissent ou ont entendu ce verset au moins une fois dans leurs vie, en arabe le texte est très clair ; c’est Dieu qui détient le pouvoir il l’accorde à qui il veut et l’ôte de qui il veut. Et ma première question est la suivante : Se révolter ou fomenter un coup d’état n’est ce pas une ingérence dans les affaires divines ?
Dieu ne nous a-t-il pas ordonné, toujours dans le texte coranique, d’obéir à ceux d’entre nous qui détiennent le pouvoir ? ne nous a-t-il pas indiqué que ceux d’entre nous qui le détiennent nous ressemblent forcément ?
Le prophète (paix et bénédiction sur lui) ne nous a-t-il pas ordonné dans ses « hadith » de ne pas nous révolter contre nos gouverneurs ? Mais, plutôt, d’invoquer Dieu pour les guider vers ce qu’il ya de bien pour leurs peuples. Ne nous a-t-il pas ordonné de nous armer de patience.
Les connaissances religieuses, de bon nombre d’Egyptiens vont même au delà de je que je viens de citer, et contrairement à ce dont on pouvait s’attendre, un groupe d’hommes se sont érigés en redresseurs de torts, se sont insurgés et se sont fait appeler les révolutionnaires. Qu’en est- il advenu de leur serment prêté devant Dieu de protéger leur Roi et leur Royaume ? N’ont-ils jamais lu les histoires des révolutions partout dans ce monde ? Ne se sont-ils jamais rendus compte que toutes ces révolutions avaient fini par dévorer leurs propres enfants ou les avaient consumé, tout simplement parce qu’à l’issue de ces insurrections (révoltes), tous les protagonistes devaient être éliminés et il ne devait en définitive ne subsister qu’un seul chef ? N’ont-ils pas constaté que toutes ces révolutions n’ont entraîné que misère, terreur, désolation et tyrannie ?
Un musulman peut s’insurger contre un occupant étranger mais ne peut pas se révolter contre son souverain issu de sa religion et de sa contrée, il a plutôt le devoir de patienter et attendre le dénouement divin. Je remercie Dieu de ne pas avoir fait de moi un révolutionnaire. Ces messieurs au lieu de s’occuper de l’entrainement et de la bonne préparation de leurs troupes massées tout au long de la frontière avec Israël et dont ils avaient la charge et la responsabilité, d’après les dires de Salah Nasr l’ancien directeur des « Moukhabarats » passaient leur temps à comploter pour renverser leur souverain. Avaient-ils eu connaissance de quelque chose qui s’appelle « conscience professionnelle » ?
Nous avons observé l’éviction du pouvoir du général Mohamed Naguib en 1954 puis la disparition de la scène des membres du conseil de la révolution, les uns après les autres au gré de leur relations avec le lieutenant-colonel Nasser qui s’était accaparé du commandement politique laissant son ami le Commandant Amer promu lieutenant- colonel puis général de brigade pour se voir confier la fonction de commandant en chef des armées et se voir octroyer le grade de maréchal par la suite et enfin, pour sceller cette alliance il marie sa fille au fils de ce dernier qui meurt par suicide après la défaite de 1967.
Mais revenons à notre sujet : je reprends ici le texte de la déclaration radiodiffusée du conseil de la soi-disant révolution égyptienne au matin du 23 juillet 1952.
Je cite :
« Au peuple égyptien, l’Egypte vient de traverser la plus sombre période de son histoire, avilie par la corruption, désagrégée par l’instabilité .Ces facteurs de dissolution ont affecté l’armée elle-même et ont constitué l’une des causes de notre défaite en Palestine. Commandée par des ignorants, des incapables et des traitres, l’armée n’était plus capable de défendre l’Egypte. C’est pourquoi nous nous sommes épurés : Elle est maintenant entre les mains d’hommes dont la capacité l’intégrité et le patriotisme sont crédibles .L’Egypte accueillera notre mouvement avec satisfaction .L’armée est garante de l’intérêt national .Les anciens chefs que nous avons jugé utile d’arrêter seront libérés dès que les circonstances le permettront.
« Je saisis cette occasion pour mettre le peuple en garde contre ses ennemis et pour lui demander de ne tolérer aucun acte de violence ou de destruction , car de tels actes nuiraient à l’Egypte et seraient considérés des actes de trahison et punis avec la plus extrême rigueur .L’armée assurera le respect de la loi , en coopération avec la police .Je tiens tout particulièrement à rassurer nos frères étrangers que l’armée se considère entièrement responsable de la sécurité de leurs personnes , de leurs biens et de leurs intérêts. Je supplie mes concitoyens de ne pas écouter les rumeurs malintentionnées car le calme règne partout. Puisse le Dieu Tout-Puissant nous venir en aide ! » Signé Mohamed Naguib. (Fin de citation).
Déjà ce coup d’état n’avait pas de légitimité populaire et encore moins légale ainsi les exécutants s’étaient transformé en usurpateur de pouvoir. Le Roi Farouk n’avait-il pas choisi d’abdiquer en faveur de son fils héritier du trône à la demande des insurgés ? Le nouveau Roi Fouad II n’était qu’un bébé de quelques mois en juillet 1952, et il leur était plus facile de le destituer et de proclamer la république un an après. Quel acte de bravoure que d’usurper le pouvoir à un enfant de quelques mois. Cette république qu’ils avaient proclamée n’avait de république que le nom, mais tout était permis, dépouillements des biens d’autrui, persécutions et tyrannie, allant jusqu’à la torture, la séquestration et conduisant à la liquidation pure et simple de leurs opposants.
Il est vrai que le pouvoir était corrompu pendant le règne du roi Farouk, Il s’agissait surtout de pots-de-vin et de bakchich mais cela n’avait pas pris les proportions à l’échelle de ce qu’elle est devenue à partir des années soixante, qualitativement et quantitativement. Dans les faits, notre monarchie était une monarchie constitutionnelle, le roi ne gouvernait pas d’après la constitution, ce fut le gouvernement qui assumait la gouvernance sous la présidence du premier ministre. Si le roi Farouk était si autoritaire tyrannique et imposant son despotisme, comment se fut-il que sa demande d’équiper le palais d’Abdine de climatiseurs a été rejeté par le gouvernement de l’époque et qu’il se résigna à supporter la chaleur étouffante de l’été ; et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. C’est de notoriété publique que l’aristocratie était en pleine déliquescence mais le commun du peuple le fut aussi. C’est ainsi que le monde fut créé, très peu de gens bien et beaucoup de gens moyennement bien avec une majorité de gens pas très bien ou pas du tout bien ; et cette composition nous la retrouvons dans toutes les sociétés humaines, et ce n’est pas une exclusivité de l’Egypte. Selon les gens qui ont vécu l’époque d’avant la révolution et celle des années qui suivirent, le palmarès de la période la plus sombre de l’histoire égyptienne revient aux années qui précédèrent la « Naksah » de 1967 ainsi que celles qui la suivirent. Ces années, je les ai personnellement vécues et ce que j’ai vécu reste confiné dans mes mémoires que je publierai peut être un jour. Quand le communiqué parle de corruption de la période qui a précédé le coup d’état, ses défenseurs pourraient- ils nous parler aussi de la méga-corruption pendant les années qui avait suivi. Les confiscations des biens, des terres et des fortunes des couches la plus aisée, toutes ces fortunes amassées n’ont pas eu pour destinataire les couches les plus démunies, mais qu’en réalité certains s’étaient largement servis au passage. Et s’ils maintiennent leur mutisme il leur faudra se racheter auprès ceux qui ont été lésés par la soit disant redistribution et qui ont souffert dans leur vécus et parfois dans leurs morts. Parmi ces personnes riches il y en avait qui avaient fait leurs fortunes par des moyens tout à fait honnêtes et qui avaient travaillé dur toutes leurs vie, je parle bien sûr du capitalisme national. Je me remémore l’époque des nationalisations des industries qui avait suivi la désintégration de la République Arabe Unie et la sécession de la Syrie. Avec le recul ces nationalisations paraissent comme une diversion à cette sécession et en même temps un moyen de renflouer les caisses de l’état qui se trouvaient mal en point, en somme une tactique de gouvernance propre aux systèmes totalitaires.
Quant aux facteurs de dissolution qui avait affecté l’armée elle-même avant le coup d’état comme le mentionne le communiqué, si seulement quelqu’un aurait l’audace de parler des facteurs qui nous avaient conduits à la « Nakba »(catastrophe) de juin 1967, parce que c’en était une à savoir que le mot « Naksah »(rechute) n’est pas le terme approprié vu l’ampleur des dégâts et la situation catastrophique dans laquelle s’était trouvé pendant de longues années après. Il est avéré qu’après le coup d’état l’armée égyptienne avait été vidée de la plupart de ses effectifs d’officiers, d’après des documents qui circulent sur internet un grand nombre d’officiers Généraux, supérieurs et même subalternes ont été mis à la porte de l’armée sans raisons apparentes. C’était la crème des officiers méritants et formés avec beaucoup de sérieux dans les meilleures écoles militaires anglaises. Etait-ce peut-être encore la faute du Roi Farouk quand l’armée égyptienne avait fait défiler quelques deux ans plutôt deux missiles lors d’une parade militaire s’appelant « AL QAHER » et « AL ZAFER » que Nasser en personne avait déclaré qu’il pouvait atteindre avec ses missiles n’importe quel objectif se trouvant au sud des frontières du Liban. Le monde entier, hormis le peuple égyptien et quelques crédules du monde arabe, savait que ces missiles que l’armée égyptienne avait fait défiler n’étaient rien d’autres que des maquettes en carton. Par ailleurs le marché des armes défectueuses dont on avait attribué la responsabilité au Roi Farouk n’était pas de son fait et nous savons tous la vérité. En revanche, ce sont les gouvernants de l’Egypte après ce coup d’Etat qui étaient responsables de fournir aux pauvres soldats égyptiens des chaussures militaires avec des clous bien plantés dans leurs semelles, certainement pour brider l’enthousiasme des combattants. Les étudiants volontaires de l’université, dont j’ai fait partie, avaient reçu les mêmes godasses, mais nous leur avions préférés les chaussures de ville. Je serais curieux de savoir combien ces chaussures ont coûté à la nation, et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Pour information, en 1976 quand j’ai effectué mon service militaire dans la marine nationale égyptienne j’ai reçu la même qualité de chaussure dans mon paquetage, pour ne parler de cela.
Toujours selon le communiqué l’armée était commandée par des incapables et des traitres, ces messieurs auraient-ils pu nous expliquer comment un commandant de l’armée se trouve propulsé Commandant en chef des armées avec un grade de maréchal en prime. Il s’agît bien sûr du maréchal Amer ex « officier libre » ayant participé au coup d’état de 1952. Qu’on nous explique quelles études militaires aurait-il suivi ? Et dans quelle école de guerre ? Ou pour quels faits d’armes ou de bravoure. Il était notoire que ce grand chef militaire était constamment sous l’emprise du hachich qu’il fumait à longueur de temps pour ne citer que cela. On n’a jamais su ce qui c’était réellement passé au lendemain de la défaite de1967. S’était –il suicidé ou l’avait-on suicidé ? Un de mes amis de l’époque dont l’oncle était l’un des aides de camp de Nasser et colonel de son état, cet ami m’avait affirmé que le maréchal Amer a été tué par la propre arme du général Fawzi puisqu’il fallait l’écarter coûte que coûte du pouvoir, il fallait désigner un responsable de ce qui était arrivé pour préserver la personne qui était à la tête de l’état et dont la soif du pouvoir avait aveuglée au point de liquider son ami de toujours, c’est ainsi que s’enterre une fraternité d’arme. N’est ce pas émouvant?
Et ce Commandant en chef de l’armée de l’air que Nasser avait été notifié, selon les dires de ce dernier, que les Israéliens attaqueraient nos aéroports le 5 juin 1967 à 7h du matin, pour quelles raisons les pilotes de la défense aérienne dormaient encore quand cette attaque a eu lieu ? N’était ce parce que ce même Commandant en chef avait organisé un gala pour les pilotes juste la veille des opérations sur les principales bases aériennes de Anchass et celle de Bani-soueif ? Lequel gala s’était étalé jusqu’à très tard dans la nuit. Et pour quelles raisons a-t-il été condamné à seulement 2 ou 3 ans de prison quand il aurait dû être passé par les armes pour haute trahison ? Pourquoi a-t-on déployé les forces policières et militaires pour tirer sur les étudiants de l’université d’Alexandrie retranchés à la faculté de polytechniques pour protester contre la légèreté de la sanction affligée aux responsables de la défaite au cours d’un certain mois d’avril 1968? Cela ne rappelle- il pas le fameux incident du pont du khédive Abbas survenu un certain 9 février 1946, entre la police et les étudiants de l’Université Fouad Ier, quand la police a tiré sur les étudiants. Ce jour là il y avait eu un seul mort et 80 blessés selon les registres officiels, chiffres dont le régime de Nasser avait amplifié l’importance en concordance avec sa politique de noircissement de l’ère monarchique, et où le Roi Farouk n’y était pour rien. Même les collégiens qui venaient manifester aux alentours pour soutenir les étudiants, avaient failli subir le même sort si les étudiants retranchés n’avaient pas effectué une sortie pour charger l’officier de police qui avait crié l’ordre et il avait été capturé par les étudiants. Les étudiants qui s’étaient montrés responsables avaient voté unanimement de mettre fin à leur action pour ne pas que la situation dans le pays ne se détériore plus qu’elle ne l’était. Pour qu’elle raison aucun chiffre n’avait été publié concernant le nombre d’étudiants victimes de l’intervention des forces de l’ordre. Qu’est- il advenu de notre camarade Atif el Chater le président de l’union des étudiants de l’université d’Alexandrie, et étudiant en polytechnique ? Ont-ils parlé de la raclée qu’il a reçue à coup de bâtons et de crosse de fusils avant d’être arrêté, quand il était sorti négocier avec la police. Ne l’ont-ils pas envoyé derrière le soleil juste après et nous ne l’avons revu de retour que lorsque le président Sadate était arrivé au pouvoir? Je connais la réponse à tout cela mais oh combien j’aimerai entendre la réponse de la bouche des défenseurs de cette époque. Tout le monde est au courant que le Roi Farouk ne portait pas les anglais dans son cœur surtout depuis les événements du 4 février1942 quand ils lui avaient forcé la main pour faire nommer le gouvernement du parti Wafd.
Et l’intégrité dans tout cela, voulez-vous qu’on en parle : non ? La prochaine fois qu’on me répètera que les officiers libres étaient intègres je raconterai l’Histoire du jeune homme égyptien qui aurait tenté de vendre un des joyaux de la famille royale en France à un grand joaillier français de la place Vendôme à Paris et également en Suisse. Il s’agissait d’un bijou acheté par le feu Shah d’Iran et cédé par lui à la Princesse Fawzia quand elle était mariée avec lui. Le roi Farouk n’a jamais volé personne, tout le monde s’accorde à dire qu’il était généreux, mais par contre ceux qui lui ont succédé pourraient-ils jurer qu’ils avaient les mains propres ? Je sais que beaucoup ont aujourd’hui disparu mais les défenseurs peuvent-ils le jurer à leurs places, ou peut être peuvent-ils jurer ne rien savoir ? Oh combien je souhaiterais que la cours des égyptienne de comptes récence les biens de la famille royales et nous dise où sont-ils passé. Quelqu’un peut-il nous expliquer pourquoi des documents ont-ils été brulés au palais d’Abedin quelques jours après le coup d’état ?
Outre ces accusations la junte arrivée au pouvoir avait stigmatisé les soit disant aventures amoureuses du roi Farouk. Mais où est donc la pudeur dans tout cela, Dieu ne préconise il pas qu’en cas d’accusation d’adultère l’accusateur doit fournir quatre témoins visuels sinon il est condamné à 80 coups de fouet, ou peut être n’ont-ils pas eu eux même, d’aventures amoureuses, en effet peut être étaient-ils des saints. J’arrête là par pudeur, et parce que je ne cherche pas à régler des comptes mais il est grand temps de se ressaisir et de raconter la vérité aux égyptiens. Je reste sans voix quand je lis le discours de madame Hoda Abdel Nasser pour chanter les louanges de son père (que Dieu l’ai en miséricorde et lui accorde son pardon). Il y a encore des égyptiens qui s’en souviennent du tort qu’il a causé par son ignorance, sa soif du pouvoir et sa perfidie. Ceux qui croient dissimuler la vérité par le mensonge ou par le silence ne trompe qu’eux même, ils oublient que ce que les gens ne voient pas, Dieu lui le voit et le sait mieux que quiconque et qu’un jour il leur faudra payer pour leurs actes.
Le Roi Farouk n’a pas mérité de notre part, toute cette haine déversée sur sa mémoire il fut selon des personnes que j’ai connues un homme bien, juste et seul affrontant les vicissitudes de la vie et les intrigues de la cour et la classe politique, qui aimait son pays et qui était concerné par le bien être de son peuple. Il était un homme seul qui fut trahi par des être chers à son cœur et qui ont contribué à son discrédit auprès de l’opinion publique, il a certes commis de erreurs qui peuvent être discutées mais pas au point de lui faire subir tout ce qu’il a subi pour ensuite le dépouiller de ses biens. C’était un homme bon et un bon père de famille à l’instar des égyptiens, il lui suffit qu’il a rencontré son Dieu en ayant épargné le sang des égyptiens quand il accepta d’abdiquer et de quitter l’Egypte sans effusion de sang. Ses mains n’ont pas été maculées de sang des égyptiens comme certains de ses officiers dont leurs seuls faits d’arme était de tyranniser des égyptiens. Ce ne fut pas le roi Farouk qui avait persécuté les frères musulmans, avez-vous eu vent de ce qui est arrivé à ces derniers ? En d’autres circonstances les bourreaux du coup d’état auraient été jugés pour crime contre l’humanité.
Mais dans tout cela, ce qui me surprends le plus était l’absence de réaction des égyptiens à l’annonce du coup d’état, ils auraient dû braver le couvre feu et les menaces implicites du communiqué pour descendre dans la rue et crier vive le roi. A les entendre des années plus tard, les partisans du Roi étaient beaucoup plus nombreux je parle des gens ordinaire, mais c’est la lâcheté qui l’avait emporté. Il ne fallait pas non plus compter sur l’aristocratie la fidélité pour eux était juste un mot dans le dictionnaire dont elle n’a jamais vraiment compris le sens. Ce qui lui importait était ses intérêts et sa lâcheté elle l’a vraiment payé très cher.
Ceux qui ont pris comme preuve de leurs calomnies, la vie insouciante du Roi Farouk dans son exil, ils oublient que les liens étaient rompus, qu’il était libre de vivre comme il l’entendait, qu’il ne devait rien à personne et que s’était son affaire personnelle qui ne regardait plus que lui-même. Décemment on ne peut pas bannir quelqu’un et en même temps exiger de lui un comportement exemplaire, en supposant que tout ce qui se disait après son exil était vrai. Selon ma connaissance ce qui se racontait dans la presse people surtout la presse américaine friande du sensationnel à n’importe quel prix ce qui les relègue au niveau de vrai torchons où il y a toujours peu à prendre et beaucoup à laisser.
A partir du moment où ce coup d’état a réussi à changer le cours de l’histoire, c’est que c’était la volonté de Dieu, lui seul connaît ses raisons auxquelles nous autres humains nous n’avons pas accès. Mais ceci n’empêche qu’il nous fait payer nos erreurs et je me demande parfois si tout ce que les égyptiens ont souffert sous le régime de Nasser ne faisait pas partie d’une certaine justice divine qui tendrait à nous faire payer certains de nos égarements. Savions-nous vraiment comment ont fini tous ces officiers libres ? Certes la mort est une fatalité pour tout être humain, mais les détails du comment appartiennent au seul Seigneur. C’est notre génération qui a payé le prix le plus fort de tout ce qui s’est passé, c’est que ces messieurs de la révolution avaient détruits nos rêves, nos vies et notre avenir. Que Dieu nous pardonne tous nos diverses erreurs encore faut-il rectifier le tir et faire acte de repentance pour obtenir son absolution. Si aujourd’hui c’est l’avenir qui nous intéresse, il nous faut nous réconcilier avec notre passé ; car celui qui n’a pas de passé, n’a pas de présent et aura encore moins d’avenir.
Je prie Dieu pour que le président Sadate soit admis parmi les martyrs, il avait épargné le sang des égyptiens et était sur le point de corriger les erreurs du passé, mais aussi pour le roi Farouk mort empoisonné à Rome en 1965 à l’âge de 45 ans. Saura-t-on un jour la vérité sur cet empoisonnement ? Pour moi, il serait mort en Martyr, du moins je le lui souhaite de tout cœur. Pour terminer j’adresse mes prières à Dieu pour qu’il lui pardonne ses erreurs et lui accorde sa grâce divine ainsi qu’à tous nos morts ; justement c’est lui Le Clément, Le Juste.
Je tiens ici à remercier le Président Moubarak pour sa tolérance, sa compréhension et sa largesse d’esprit ; c’est sous sa gouvernance que la vérité commence à sortir, que Dieu guide ses pas vers ce qu’il y a de mieux pour l’Egypte.
Plaidoyer pour un Monarque
Farouk 1er Roi d’Egypte
Je voudrais commencer mon exposé en citant un verset du Coran pour ensuite poser des questions, et je laisserai au lecteur le soin d’y répondre. Le choix que je fais de citer le Coran comme référence est dicté par le fait que l’Egypte est un pays majoritairement musulman, , que le roi Farouk était lui aussi musulman, sans oublier que « les officiers libres » auteurs du coup d’état du 23 juillet 1952, étaient tous musulmans et qu’ils ont manifesté à un moment ou un autre leur appartenance à cette religion musulmane qui était sensé régir leurs actes et leur conduite.
« Dis : ô mon Dieu, Possesseur du Pouvoir, tu l’accordes à qui tu veux et tu le ravi à qui tu veux ; tu élèves qui tu veux et tu humilies qui tu veux, tout le Bien est entre tes mains car tu es Omnipotent ; » verset26- sourate 3
Tous les protagonistes de cet épisode connaissent ou ont entendu ce verset au moins une fois dans leurs vie, en arabe le texte est très clair ; c’est Dieu qui détient le pouvoir il l’accorde à qui il veut et l’ôte de qui il veut. Et ma première question est la suivante : Se révolter ou fomenter un coup d’état n’est ce pas une ingérence dans les affaires divines ?
Dieu ne nous a-t-il pas ordonné, toujours dans le texte coranique, d’obéir à ceux d’entre nous qui détiennent le pouvoir ? ne nous a-t-il pas indiqué que ceux d’entre nous qui le détiennent nous ressemblent forcément ?
Le prophète (paix et bénédiction sur lui) ne nous a-t-il pas ordonné dans ses « hadith » de ne pas nous révolter contre nos gouverneurs ? Mais, plutôt, d’invoquer Dieu pour les guider vers ce qu’il ya de bien pour leurs peuples. Ne nous a-t-il pas ordonné de nous armer de patience.
Les connaissances religieuses, de bon nombre d’Egyptiens vont même au delà de je que je viens de citer, et contrairement à ce dont on pouvait s’attendre, un groupe d’hommes se sont érigés en redresseurs de torts, se sont insurgés et se sont fait appeler les révolutionnaires. Qu’en est- il advenu de leur serment prêté devant Dieu de protéger leur Roi et leur Royaume ? N’ont-ils jamais lu les histoires des révolutions partout dans ce monde ? Ne se sont-ils jamais rendus compte que toutes ces révolutions avaient fini par dévorer leurs propres enfants ou les avaient consumé, tout simplement parce qu’à l’issue de ces insurrections (révoltes), tous les protagonistes devaient être éliminés et il ne devait en définitive ne subsister qu’un seul chef ? N’ont-ils pas constaté que toutes ces révolutions n’ont entraîné que misère, terreur, désolation et tyrannie ?
Un musulman peut s’insurger contre un occupant étranger mais ne peut pas se révolter contre son souverain issu de sa religion et de sa contrée, il a plutôt le devoir de patienter et attendre le dénouement divin. Je remercie Dieu de ne pas avoir fait de moi un révolutionnaire. Ces messieurs au lieu de s’occuper de l’entrainement et de la bonne préparation de leurs troupes massées tout au long de la frontière avec Israël et dont ils avaient la charge et la responsabilité, d’après les dires de Salah Nasr l’ancien directeur des « Moukhabarats » passaient leur temps à comploter pour renverser leur souverain. Avaient-ils eu connaissance de quelque chose qui s’appelle « conscience professionnelle » ?
Nous avons observé l’éviction du pouvoir du général Mohamed Naguib en 1954 puis la disparition de la scène des membres du conseil de la révolution, les uns après les autres au gré de leur relations avec le lieutenant-colonel Nasser qui s’était accaparé du commandement politique laissant son ami le Commandant Amer promu lieutenant- colonel puis général de brigade pour se voir confier la fonction de commandant en chef des armées et se voir octroyer le grade de maréchal par la suite et enfin, pour sceller cette alliance il marie sa fille au fils de ce dernier qui meurt par suicide après la défaite de 1967.
Mais revenons à notre sujet : je reprends ici le texte de la déclaration radiodiffusée du conseil de la soi-disant révolution égyptienne au matin du 23 juillet 1952.
Je cite :
« Au peuple égyptien, l’Egypte vient de traverser la plus sombre période de son histoire, avilie par la corruption, désagrégée par l’instabilité .Ces facteurs de dissolution ont affecté l’armée elle-même et ont constitué l’une des causes de notre défaite en Palestine. Commandée par des ignorants, des incapables et des traitres, l’armée n’était plus capable de défendre l’Egypte. C’est pourquoi nous nous sommes épurés : Elle est maintenant entre les mains d’hommes dont la capacité l’intégrité et le patriotisme sont crédibles .L’Egypte accueillera notre mouvement avec satisfaction .L’armée est garante de l’intérêt national .Les anciens chefs que nous avons jugé utile d’arrêter seront libérés dès que les circonstances le permettront.
« Je saisis cette occasion pour mettre le peuple en garde contre ses ennemis et pour lui demander de ne tolérer aucun acte de violence ou de destruction , car de tels actes nuiraient à l’Egypte et seraient considérés des actes de trahison et punis avec la plus extrême rigueur .L’armée assurera le respect de la loi , en coopération avec la police .Je tiens tout particulièrement à rassurer nos frères étrangers que l’armée se considère entièrement responsable de la sécurité de leurs personnes , de leurs biens et de leurs intérêts. Je supplie mes concitoyens de ne pas écouter les rumeurs malintentionnées car le calme règne partout. Puisse le Dieu Tout-Puissant nous venir en aide ! » Signé Mohamed Naguib. (Fin de citation).
Déjà ce coup d’état n’avait pas de légitimité populaire et encore moins légale ainsi les exécutants s’étaient transformé en usurpateur de pouvoir. Le Roi Farouk n’avait-il pas choisi d’abdiquer en faveur de son fils héritier du trône à la demande des insurgés ? Le nouveau Roi Fouad II n’était qu’un bébé de quelques mois en juillet 1952, et il leur était plus facile de le destituer et de proclamer la république un an après. Quel acte de bravoure que d’usurper le pouvoir à un enfant de quelques mois. Cette république qu’ils avaient proclamée n’avait de république que le nom, mais tout était permis, dépouillements des biens d’autrui, persécutions et tyrannie, allant jusqu’à la torture, la séquestration et conduisant à la liquidation pure et simple de leurs opposants.
Il est vrai que le pouvoir était corrompu pendant le règne du roi Farouk, Il s’agissait surtout de pots-de-vin et de bakchich mais cela n’avait pas pris les proportions à l’échelle de ce qu’elle est devenue à partir des années soixante, qualitativement et quantitativement. Dans les faits, notre monarchie était une monarchie constitutionnelle, le roi ne gouvernait pas d’après la constitution, ce fut le gouvernement qui assumait la gouvernance sous la présidence du premier ministre. Si le roi Farouk était si autoritaire tyrannique et imposant son despotisme, comment se fut-il que sa demande d’équiper le palais d’Abdine de climatiseurs a été rejeté par le gouvernement de l’époque et qu’il se résigna à supporter la chaleur étouffante de l’été ; et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. C’est de notoriété publique que l’aristocratie était en pleine déliquescence mais le commun du peuple le fut aussi. C’est ainsi que le monde fut créé, très peu de gens bien et beaucoup de gens moyennement bien avec une majorité de gens pas très bien ou pas du tout bien ; et cette composition nous la retrouvons dans toutes les sociétés humaines, et ce n’est pas une exclusivité de l’Egypte. Selon les gens qui ont vécu l’époque d’avant la révolution et celle des années qui suivirent, le palmarès de la période la plus sombre de l’histoire égyptienne revient aux années qui précédèrent la « Naksah » de 1967 ainsi que celles qui la suivirent. Ces années, je les ai personnellement vécues et ce que j’ai vécu reste confiné dans mes mémoires que je publierai peut être un jour. Quand le communiqué parle de corruption de la période qui a précédé le coup d’état, ses défenseurs pourraient- ils nous parler aussi de la méga-corruption pendant les années qui avait suivi. Les confiscations des biens, des terres et des fortunes des couches la plus aisée, toutes ces fortunes amassées n’ont pas eu pour destinataire les couches les plus démunies, mais qu’en réalité certains s’étaient largement servis au passage. Et s’ils maintiennent leur mutisme il leur faudra se racheter auprès ceux qui ont été lésés par la soit disant redistribution et qui ont souffert dans leur vécus et parfois dans leurs morts. Parmi ces personnes riches il y en avait qui avaient fait leurs fortunes par des moyens tout à fait honnêtes et qui avaient travaillé dur toutes leurs vie, je parle bien sûr du capitalisme national. Je me remémore l’époque des nationalisations des industries qui avait suivi la désintégration de la République Arabe Unie et la sécession de la Syrie. Avec le recul ces nationalisations paraissent comme une diversion à cette sécession et en même temps un moyen de renflouer les caisses de l’état qui se trouvaient mal en point, en somme une tactique de gouvernance propre aux systèmes totalitaires.
Quant aux facteurs de dissolution qui avait affecté l’armée elle-même avant le coup d’état comme le mentionne le communiqué, si seulement quelqu’un aurait l’audace de parler des facteurs qui nous avaient conduits à la « Nakba »(catastrophe) de juin 1967, parce que c’en était une à savoir que le mot « Naksah »(rechute) n’est pas le terme approprié vu l’ampleur des dégâts et la situation catastrophique dans laquelle s’était trouvé pendant de longues années après. Il est avéré qu’après le coup d’état l’armée égyptienne avait été vidée de la plupart de ses effectifs d’officiers, d’après des documents qui circulent sur internet un grand nombre d’officiers Généraux, supérieurs et même subalternes ont été mis à la porte de l’armée sans raisons apparentes. C’était la crème des officiers méritants et formés avec beaucoup de sérieux dans les meilleures écoles militaires anglaises. Etait-ce peut-être encore la faute du Roi Farouk quand l’armée égyptienne avait fait défiler quelques deux ans plutôt deux missiles lors d’une parade militaire s’appelant « AL QAHER » et « AL ZAFER » que Nasser en personne avait déclaré qu’il pouvait atteindre avec ses missiles n’importe quel objectif se trouvant au sud des frontières du Liban. Le monde entier, hormis le peuple égyptien et quelques crédules du monde arabe, savait que ces missiles que l’armée égyptienne avait fait défiler n’étaient rien d’autres que des maquettes en carton. Par ailleurs le marché des armes défectueuses dont on avait attribué la responsabilité au Roi Farouk n’était pas de son fait et nous savons tous la vérité. En revanche, ce sont les gouvernants de l’Egypte après ce coup d’Etat qui étaient responsables de fournir aux pauvres soldats égyptiens des chaussures militaires avec des clous bien plantés dans leurs semelles, certainement pour brider l’enthousiasme des combattants. Les étudiants volontaires de l’université, dont j’ai fait partie, avaient reçu les mêmes godasses, mais nous leur avions préférés les chaussures de ville. Je serais curieux de savoir combien ces chaussures ont coûté à la nation, et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Pour information, en 1976 quand j’ai effectué mon service militaire dans la marine nationale égyptienne j’ai reçu la même qualité de chaussure dans mon paquetage, pour ne parler de cela.
Toujours selon le communiqué l’armée était commandée par des incapables et des traitres, ces messieurs auraient-ils pu nous expliquer comment un commandant de l’armée se trouve propulsé Commandant en chef des armées avec un grade de maréchal en prime. Il s’agît bien sûr du maréchal Amer ex « officier libre » ayant participé au coup d’état de 1952. Qu’on nous explique quelles études militaires aurait-il suivi ? Et dans quelle école de guerre ? Ou pour quels faits d’armes ou de bravoure. Il était notoire que ce grand chef militaire était constamment sous l’emprise du hachich qu’il fumait à longueur de temps pour ne citer que cela. On n’a jamais su ce qui c’était réellement passé au lendemain de la défaite de1967. S’était –il suicidé ou l’avait-on suicidé ? Un de mes amis de l’époque dont l’oncle était l’un des aides de camp de Nasser et colonel de son état, cet ami m’avait affirmé que le maréchal Amer a été tué par la propre arme du général Fawzi puisqu’il fallait l’écarter coûte que coûte du pouvoir, il fallait désigner un responsable de ce qui était arrivé pour préserver la personne qui était à la tête de l’état et dont la soif du pouvoir avait aveuglée au point de liquider son ami de toujours, c’est ainsi que s’enterre une fraternité d’arme. N’est ce pas émouvant?
Et ce Commandant en chef de l’armée de l’air que Nasser avait été notifié, selon les dires de ce dernier, que les Israéliens attaqueraient nos aéroports le 5 juin 1967 à 7h du matin, pour quelles raisons les pilotes de la défense aérienne dormaient encore quand cette attaque a eu lieu ? N’était ce parce que ce même Commandant en chef avait organisé un gala pour les pilotes juste la veille des opérations sur les principales bases aériennes de Anchass et celle de Bani-soueif ? Lequel gala s’était étalé jusqu’à très tard dans la nuit. Et pour quelles raisons a-t-il été condamné à seulement 2 ou 3 ans de prison quand il aurait dû être passé par les armes pour haute trahison ? Pourquoi a-t-on déployé les forces policières et militaires pour tirer sur les étudiants de l’université d’Alexandrie retranchés à la faculté de polytechniques pour protester contre la légèreté de la sanction affligée aux responsables de la défaite au cours d’un certain mois d’avril 1968? Cela ne rappelle- il pas le fameux incident du pont du khédive Abbas survenu un certain 9 février 1946, entre la police et les étudiants de l’Université Fouad Ier, quand la police a tiré sur les étudiants. Ce jour là il y avait eu un seul mort et 80 blessés selon les registres officiels, chiffres dont le régime de Nasser avait amplifié l’importance en concordance avec sa politique de noircissement de l’ère monarchique, et où le Roi Farouk n’y était pour rien. Même les collégiens qui venaient manifester aux alentours pour soutenir les étudiants, avaient failli subir le même sort si les étudiants retranchés n’avaient pas effectué une sortie pour charger l’officier de police qui avait crié l’ordre et il avait été capturé par les étudiants. Les étudiants qui s’étaient montrés responsables avaient voté unanimement de mettre fin à leur action pour ne pas que la situation dans le pays ne se détériore plus qu’elle ne l’était. Pour qu’elle raison aucun chiffre n’avait été publié concernant le nombre d’étudiants victimes de l’intervention des forces de l’ordre. Qu’est- il advenu de notre camarade Atif el Chater le président de l’union des étudiants de l’université d’Alexandrie, et étudiant en polytechnique ? Ont-ils parlé de la raclée qu’il a reçue à coup de bâtons et de crosse de fusils avant d’être arrêté, quand il était sorti négocier avec la police. Ne l’ont-ils pas envoyé derrière le soleil juste après et nous ne l’avons revu de retour que lorsque le président Sadate était arrivé au pouvoir? Je connais la réponse à tout cela mais oh combien j’aimerai entendre la réponse de la bouche des défenseurs de cette époque. Tout le monde est au courant que le Roi Farouk ne portait pas les anglais dans son cœur surtout depuis les événements du 4 février1942 quand ils lui avaient forcé la main pour faire nommer le gouvernement du parti Wafd.
Et l’intégrité dans tout cela, voulez-vous qu’on en parle : non ? La prochaine fois qu’on me répètera que les officiers libres étaient intègres je raconterai l’Histoire du jeune homme égyptien qui aurait tenté de vendre un des joyaux de la famille royale en France à un grand joaillier français de la place Vendôme à Paris et également en Suisse. Il s’agissait d’un bijou acheté par le feu Shah d’Iran et cédé par lui à la Princesse Fawzia quand elle était mariée avec lui. Le roi Farouk n’a jamais volé personne, tout le monde s’accorde à dire qu’il était généreux, mais par contre ceux qui lui ont succédé pourraient-ils jurer qu’ils avaient les mains propres ? Je sais que beaucoup ont aujourd’hui disparu mais les défenseurs peuvent-ils le jurer à leurs places, ou peut être peuvent-ils jurer ne rien savoir ? Oh combien je souhaiterais que la cours des égyptienne de comptes récence les biens de la famille royales et nous dise où sont-ils passé. Quelqu’un peut-il nous expliquer pourquoi des documents ont-ils été brulés au palais d’Abedin quelques jours après le coup d’état ?
Outre ces accusations la junte arrivée au pouvoir avait stigmatisé les soit disant aventures amoureuses du roi Farouk. Mais où est donc la pudeur dans tout cela, Dieu ne préconise il pas qu’en cas d’accusation d’adultère l’accusateur doit fournir quatre témoins visuels sinon il est condamné à 80 coups de fouet, ou peut être n’ont-ils pas eu eux même, d’aventures amoureuses, en effet peut être étaient-ils des saints. J’arrête là par pudeur, et parce que je ne cherche pas à régler des comptes mais il est grand temps de se ressaisir et de raconter la vérité aux égyptiens. Je reste sans voix quand je lis le discours de madame Hoda Abdel Nasser pour chanter les louanges de son père (que Dieu l’ai en miséricorde et lui accorde son pardon). Il y a encore des égyptiens qui s’en souviennent du tort qu’il a causé par son ignorance, sa soif du pouvoir et sa perfidie. Ceux qui croient dissimuler la vérité par le mensonge ou par le silence ne trompe qu’eux même, ils oublient que ce que les gens ne voient pas, Dieu lui le voit et le sait mieux que quiconque et qu’un jour il leur faudra payer pour leurs actes.
Le Roi Farouk n’a pas mérité de notre part, toute cette haine déversée sur sa mémoire il fut selon des personnes que j’ai connues un homme bien, juste et seul affrontant les vicissitudes de la vie et les intrigues de la cour et la classe politique, qui aimait son pays et qui était concerné par le bien être de son peuple. Il était un homme seul qui fut trahi par des être chers à son cœur et qui ont contribué à son discrédit auprès de l’opinion publique, il a certes commis de erreurs qui peuvent être discutées mais pas au point de lui faire subir tout ce qu’il a subi pour ensuite le dépouiller de ses biens. C’était un homme bon et un bon père de famille à l’instar des égyptiens, il lui suffit qu’il a rencontré son Dieu en ayant épargné le sang des égyptiens quand il accepta d’abdiquer et de quitter l’Egypte sans effusion de sang. Ses mains n’ont pas été maculées de sang des égyptiens comme certains de ses officiers dont leurs seuls faits d’arme était de tyranniser des égyptiens. Ce ne fut pas le roi Farouk qui avait persécuté les frères musulmans, avez-vous eu vent de ce qui est arrivé à ces derniers ? En d’autres circonstances les bourreaux du coup d’état auraient été jugés pour crime contre l’humanité.
Mais dans tout cela, ce qui me surprends le plus était l’absence de réaction des égyptiens à l’annonce du coup d’état, ils auraient dû braver le couvre feu et les menaces implicites du communiqué pour descendre dans la rue et crier vive le roi. A les entendre des années plus tard, les partisans du Roi étaient beaucoup plus nombreux je parle des gens ordinaire, mais c’est la lâcheté qui l’avait emporté. Il ne fallait pas non plus compter sur l’aristocratie la fidélité pour eux était juste un mot dans le dictionnaire dont elle n’a jamais vraiment compris le sens. Ce qui lui importait était ses intérêts et sa lâcheté elle l’a vraiment payé très cher.
Ceux qui ont pris comme preuve de leurs calomnies, la vie insouciante du Roi Farouk dans son exil, ils oublient que les liens étaient rompus, qu’il était libre de vivre comme il l’entendait, qu’il ne devait rien à personne et que s’était son affaire personnelle qui ne regardait plus que lui-même. Décemment on ne peut pas bannir quelqu’un et en même temps exiger de lui un comportement exemplaire, en supposant que tout ce qui se disait après son exil était vrai. Selon ma connaissance ce qui se racontait dans la presse people surtout la presse américaine friande du sensationnel à n’importe quel prix ce qui les relègue au niveau de vrai torchons où il y a toujours peu à prendre et beaucoup à laisser.
A partir du moment où ce coup d’état a réussi à changer le cours de l’histoire, c’est que c’était la volonté de Dieu, lui seul connaît ses raisons auxquelles nous autres humains nous n’avons pas accès. Mais ceci n’empêche qu’il nous fait payer nos erreurs et je me demande parfois si tout ce que les égyptiens ont souffert sous le régime de Nasser ne faisait pas partie d’une certaine justice divine qui tendrait à nous faire payer certains de nos égarements. Savions-nous vraiment comment ont fini tous ces officiers libres ? Certes la mort est une fatalité pour tout être humain, mais les détails du comment appartiennent au seul Seigneur. C’est notre génération qui a payé le prix le plus fort de tout ce qui s’est passé, c’est que ces messieurs de la révolution avaient détruits nos rêves, nos vies et notre avenir. Que Dieu nous pardonne tous nos diverses erreurs encore faut-il rectifier le tir et faire acte de repentance pour obtenir son absolution. Si aujourd’hui c’est l’avenir qui nous intéresse, il nous faut nous réconcilier avec notre passé ; car celui qui n’a pas de passé, n’a pas de présent et aura encore moins d’avenir.
Je prie Dieu pour que le président Sadate soit admis parmi les martyrs, il avait épargné le sang des égyptiens et était sur le point de corriger les erreurs du passé, mais aussi pour le roi Farouk mort empoisonné à Rome en 1965 à l’âge de 45 ans. Saura-t-on un jour la vérité sur cet empoisonnement ? Pour moi, il serait mort en Martyr, du moins je le lui souhaite de tout cœur. Pour terminer j’adresse mes prières à Dieu pour qu’il lui pardonne ses erreurs et lui accorde sa grâce divine ainsi qu’à tous nos morts ; justement c’est lui Le Clément, Le Juste.
Je tiens ici à remercier le Président Moubarak pour sa tolérance, sa compréhension et sa largesse d’esprit ; c’est sous sa gouvernance que la vérité commence à sortir, que Dieu guide ses pas vers ce qu’il y a de mieux pour l’Egypte.
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